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Photo du rédacteurGuillaume Solar-Pelletier

Je ne pensais pas devenir massothérapeute

Dernière mise à jour : 5 août


Guillaume Massothérapeute et Entraîneur dans Villeray


La massothérapie est un univers de multitudes de couleurs. Autant de couleurs que de thérapeutes. Même s’ils utilisent parfois les mêmes techniques, les massos teintent les manœuvres par leur taille, leur force, leur présence, leurs expériences et leur philosophie de vie.


C’est en mode crise existentielle (en devenant un sportif) que m’est venue l’envie de faire de la massothérapie. Bien honnêtement, je voulais devenir soit ostéopathe ou physiothérapeute. Mais ma tendre épouse n'était pas chaude à l’idée de me voir faire 6-7 ans d’études à 40 ans avant même de pouvoir pratiquer… ça se comprend. Salut à son âme, au final c’est elle qui m’a référé une massokinésithérapeute et… Épiphanie ! J’ai trippé, j’ai trouvé ça super efficace, et très précis dans les connaissances. En massokiné, on s’éloigne du “détente au spa” pour se rapprocher de quelque chose de plus thérapeutique. Ça m’a beaucoup parlé.


La formation en massothérapie est incrémentale et basée sur la pratique. On commence par une formation de base et on ajoute des formations par palier, petit à petit. À chaque formation additionnelle, on intègre de nouvelles connaissances et on les met en pratique immédiatement. On s’assure ainsi que ce qu’on apprend a une valeur ajoutée. On en garde et on en délaisse en fonction de nos intérêts personnels et nos aptitudes. La formation peut être infinie, les couleurs de la massothérapie aussi.


Bref, mon plan était d’amorcer ma formation en masso avec le cours de base, et tout de suite me spécialiser en Masso-Kinésithérapie ou en Sportif et j'y viendrai… Mais, oh surprise! J’ai été impressionné par les bienfaits qu’un massage de détente amène. Un massage plus global du corps. Un massage qui unifie les sensations corporelles. Je m’étais peu fait masser avant de commencer mon cours en massothérapie… ce qui est en soit curieux et amusant.


J’étudiais maintenant les techniques de “détente au spa” et ça a été plutôt révélateur. J'avais des préjugés... la surprise, c'est de découvrir que c'était exactement ce que j'avais besoin.


Dans ma propre histoire, trop longtemps j’ai focusé que sur mes bobos. Je me risque à le nommer ainsi. Cette attention spécifique aux douleurs a perturbé la carte sensorielle de mon corps, ne sentant plus que les points de tension, et perdant ainsi de vue les bonnes sensations entre ces points douloureux. On ne peut pas vivre juste de douleur, ce n’est pas une architecture corporelle viable.


Quand on a mal, le réflexe est de vouloir s’adresser directement à la zone de douleur. Mais en massage suédois (qui est en général la formation de base de la masso) on nous a appris à travailler la zone opposée à la douleur en premier. Par exemple : pour une douleur à l’épaule droite, on travaille l’épaule gauche en premier.


Pourquoi?

  • Une sécurité psychologique

  • Une comparaison dans le tonus et les tensions

  • Une inhibition réciproque, c’est-à-dire un réflexe de relâchement en massant les antagonistes (et même le membre opposé à la douleur).

  • Éviter la compensation, surutilisation du côté sain.


Et lorsque je travaille une tension spécifique, par exemple une tension à l’avant-bras dûe à une mauvaise posture prolongée à l’ordinateur, je travaille les contractures et adhésions à cet endroit. Mais une fois les muscles visés détendus, il nous est enseigné de réintégrer le segment du membre dans son ensemble par de grands mouvements partant de l’avant-bras à l’épaule.


En massothérapie, il y a un souci de régulariser les récepteurs sensoriels.

Ces principes de massage créent une globalité.



Guillaume Massothérapeute dans Villeray, en massage


Quand on focus que sur ce qui fait mal, cela crée un cycle qui peut potentiellement alimenter cette douleur. Imaginez avoir une aiguille dans le pied et marcher dessus, à chaque pas. Vous développerez une appréhension et contracterez cette région en prévision de la douleur. Marchez ainsi quelques semaines et, même si l’aiguille est enlevée, il est fort à parier que vous continuerez de marcher avec la même appréhension, cette même contracture, même si elle n’est plus nécessaire. La massothérapie peut aider les capteurs sensoriels à se débarrasser des vestiges et des empreintes laissés par une douleur disparue.


Ce souci de globalité des récepteurs sensoriels, je pense que c’est vraiment propre à la massothérapie. Je n’ai pas connaissance que ce soit utilisé dans d’autres formes de thérapie manuelle. Soit parce que le thérapeute n’a pas les outils, soit qu’il n’est pas intéressé de prendre le temps de le faire puisqu’il se concentre sur autre chose, car son expertise est pointue. Chacun sa fonction et son efficacité. C'est à vous, dans votre cheminement, de prendre et laisser, explorer et vous instruire sur votre propre corps.


D’ailleurs, c‘est avec l'aide de divers thérapeutes et en devenant sportif que je me suis sorti de mon grand cycle de bobos que je me pensais condamné à avoir pour le restant de mes jours. Il me restait pourtant un bout de travail à faire. C’est vraiment en faisant le cours de massothérapie et en me faisant masser beaucoup, que j’ai pu réunifier en grande partie la carte de mon corps.


Alors vous aurez compris que ces jours-ci, une autre teinte vient colorer mon approche en massothérapeute : De refaire circuler le bon. Accepter les points de douleurs, mais accueillir ce qui va bien aussi. Car il unifie le corps. Le bon il est là, et des fois il faut s’en rappeler.


En art, il y a une technique de dessin que l’on nomme l’espace négatif. Dans cette technique, par exemple en voulant dessiner une femme et un arbre, au lieu de dessiner l’arbre et ensuite la femme, on dessine l’espace entre l’arbre, la femme et le reste du cadre. Un procédé super intéressant, où en général les lignes sont moins précises, mais les proportions dans l'espace sont meilleures. On gagnerait à savoir dessiner une carte sensorielle de notre corps basée aussi sur ce qui va bien, pas juste ce qui va mal.


À l’écrire je me rends compte à quel point c’est important et je me promets de m’y appliquer encore plus.


Allez vous faire masser pour libérer les tensions, mais aussi pour faire circuler le bon… et si vous êtes dans mon coin, venez me voir, moi qui ne pensait pas devenir massothérapeute!


Guillaume














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